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qu'il n'y aurait pas eu moyen d'en sortir. On lui attribue aussi la confusion où se trouve la chancellerie, et on n'épargne pas le comte d'Ulfeld à cet égard, pour lui avoir laissé les bras si libres. Quant au comte Kaunitz, toutes ses paroles sont douces et emmiellées envers tout le monde. Je serai attentif sur la conduite qu'il tiendra vis-à-vis des autres ministres par rapport à Votre Majesté. Je ne m'en promets rien de bon, malgré toute sa sincérité, dont il voudrait persuader tout le monde, et ses façons polies de s'expliquer. Il y a ici du personnel, par rapport à sa prétention à l'Ostfrise. Je crois même qu'il s'est aussi passé quelque chose, il y a quelques années, à Rittberg, où il se croit avoir été malmené, selon ce qui m'est revenu, et qu'il n'a pas encore oubliée. Cela est fâcheux, car il jouera ici un fort grand rôle, et je ne vois point le remède qu'on pourrait employer pour le gagner. On ne doit pas douter que d'autres puissances ne profitent de l'occasion pour le fortifier dans son animosité, qu'il cachera cependant soigneusement au dehors et fera toujours parade de ses bonnes dispositions à entretenir la bonne harmonie entre Votre Majesté et la cour d'ici, mais on ne saurait s'y fier.“

surpris de ce qu'on parle mal présentement du baron de Bartenstein: voilà le sort ordinaire des gens qu'on congédie ou qu'on démet de leur poste, et tel est le train du monde. J'apprends aussi par mes lettres de Londres que la cour-là n'était point fâchée d'avoir appris qu'il doit y avoir eu actuellement un changement dans le ministère autrichien et qu'entre autres on était charmé de savoir que Bartenstein a dû quitter le département des affaires étrangères.

Quant au comte de Kaunitz, il serait superflu de vous recommander de diriger tout votre attention sur la manière dont il se prendra dans le maniement des affaires, et surtout à la conduite qu'il tiendra à mon égard. Au surplus, je ne connais aucune bonne raison pourquoi il dût être piqué personnellement contre moi, lui ayant marqué depuis toujours une considération particulière toutes fois quand l'occasion s'y est offerte. Au fort de la guerre de Silésie, et quand mes troupes avaient occupe toute la Moravie, on a ménagé au possible, par mon ordre exprès, ses terres à Austerlitz, et, quand il me demanda par une lettre qu'il me fit à ce temps-là un passe-port pour pouvoir voyager sûrement à Rittberg, je le lui ai envoyé de la meilleure grâce, ce qu'il reconnut lui-même dans la réponse qu'il me fit. D'ailleurs, quand la cour s'avisa d'occuper et de faire séquestrer pendant cette guerre ma baronie de Turnhout,1 j'aurais pu de bon droit user des représailles sur Rittberg, ce que je n'ai point voulu faire cependant, par considération personnelle de lui, comte de Kaunitz. Au reste, s'il est jamais arrivé quelque chose à Rittberg pourquoi il aurait cru être malmené, je l'ai absolument ignoré et l'ignore encore. Pour ce qui regarde la prétention que sa famille a prétendu former sur l'Ostfrise, je ne la regarde autrement que comme toutes celles des autres prétendants.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. IV, 117.