<51>cules que quelques personnes du Parlement anglais ont lâchés, à ce que j'ai appris, contre moi, à l'occasion des débats qu'il y a eu touchant le traité de subsides fait avec la Saxe; aussi n'en ferai-je relever rien. Si cependant des gens venaient vous sonder ou entretenir sur ces subsides prétendus que la France me donnait, vous devez donner hautement le démenti à des sottises pareilles et les traiter d'illusion et de chose malitieusement controuvée, vu qu'il n'y a rien de plus vrai que je n'ai tiré un sou en argent de la France depuis tout le temps de mon règne,1 quoiqu'il y ait d'autres exemples assez fréquents que les alliés des Puissances maritimes n'ont pas agi avec une discrétion pareille envers elles.
Federic.
Nach dem Concept.
5351. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
[Potsdam], 26 [février 1752].
Ma très chère Sœur. Vous avez très bien deviné que le margrave de Schwedt n'en mourrait pas; il a fait venir son frère et l'a reçu en polisson avec cette éloquence grossière que vous lui connaissez. Ditesmoi, je vous prie, ma chère sœur, par quelle raison le margrave d'Ansbach s'empresse-t-il si fort de renouveler avec moi de vieux pactes de famille? Il a envoyé ici une espèce d'imbécile, son ministre de cabinet, comme il le qualifie, de Hutten, et il veut absolument que j'aille au-devant de lui dans quelque station de poste, ce que je ne ferai pas assurément.2 Seckendorf? est de même dans un empressement extraordinaire de conclure ce traité. Je n'y comprends rien, il faut qu'il y ait un dessous des cartes, que peut-être vous pouvez savoir.
Dès que le relieur m'aura remis mes Visions folles,3 j'aurai l'honneur de vous les envoyer. Conservez-moi toujours vos bontés et soyez persuadée, ma chère sœur, que mon cœur, ma personne et toutes mes pensées sont à vous et pour vous, étant, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.
5352. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE HUTTEN A POTSDAM.
Potsdam, 28 février 1752.
Monsieur le Baron de Hutten. J'ai été bien aise de voir par la lettre que vous m'avez faite, l'empressement où vous êtes pour entrer en négociation sur la commission dont le Margrave votre maître vous
1 Vergl. Bd. IV, 271. 272. 390; V, 424.
2 Vergl. S. 35. 40.
3 Die 1775 gedruckte zweite Auflage der Œuvres du Philosophe de Sanssouci enthält als neues Stück die „Art de la Guerre“ , welche der König wohl mit Beziehung auf die „Rêveries“ des Marschalls von Sachsen als „Visions folles“ bezeichnet. Vergl. Bd. VIII, 197. 322.