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5279. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Berlin,11 janvier 1752.

J'ai bien reçu votre dépêche du 27 passé. J'attendrai la réponse que vous me faites espérer de M. de Contest au sujet des deux points importants que je lui ai fait communiquer par vous.1 D'ailleurs je veux bien vous dire qu'il n'y a rien de conclu jusqu'à présent sur ce qui se négocie à Madrid entre les cours de Vienne, d'Espagne et de Sardaigne, et que je viens de savoir par un bon canal que le ministre sardinois à Vienne, le comte de Canales, n'est pas tout-à-fait édifié des mauvais procédés de la cour de Vienne, en [sorte qu'il s'est lâché depuis peu à un de ses amis que ladite cour était singulière dans sa façon d'agir, qu'une convention n'était pas si tôt signée avec elle2 qu'elle ne faisait mille chicanes sur l'exécution des articles, et que le Roi son maître en faisait actuellement l'expérience. L'on ajoute que des gens instruits étaient du sentiment que, pourvu que le roi de Sardaigne pourrait avoir en France cette confiance qu'il n'y a pas, il pourrait prendre dans l'occasion son parti convenable, sans se gêner par le traité de Madrid, quand même il serait constaté, dont il ne ferait peut-être alors plus de cas que d'une autre simple feuille de papier.

Mon intention est que vous devez communiquer ces particularités à M. de Contest dans le premier entretien que vous aurez avec lui, et le prier de ma part de réfléchir s'il ne convenait pas à la France de continuer à entretenir une négociation avec la cour de Sardaigne qui saurait succéder encore et où il n'y aurait au bout du compte rien de perdu, supposé qu'elle ne ferait pas de grands progrès.

Au surplus, l'on marque que le roi d'Angleterre voudrait bien qu'on brusquât l'exécution du projet de l'élection d'un roi des Romains, étant dans l'idée que par là il mettrait son cher Hanovre à couvert de toute insulte, qui était son principal objet; qu'il ne sentait que trop que ceux qui gouverneraient après lui ne feraient pas leur principale étude de faire envisager à la nation les intérêts d'Hanovre pour les leurs propres, mais que malgré cela le ministère anglais ne paraissait pas encore tout-à-fait d'accord de donner tête baissée dans la poursuite dudit projet, et qu'il était encore indécis si l'on le traiterait sérieusement pendant le séjour que le Roi ferait à Hanovre.

Federic.

Nach dem Concept.


5280. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 11 janvier 1752.

Je vous sais bon gré des avis intéressants que vous m'avez donnés par votre dépêche qui m'est dernièrement arrivée à la date du 18 passé. S'il arrive que le duc de Newcastle abandonne son département au



1 Vergl. Bd. VIII, 556.

2 Vergl. Bd. VIII, 550 Anm. 2.