<84> contre un sujet tel que le sieur Gross.1 C'est un tour que le chevalier Williams leur a joué2 et qui a été négocié de lui, à ce que je sais de bonne main, à Pétersbourg, pour ôter au comte de Brühl un confident3 que lui, Williams, ne trouvait pas de sa convenance de laisser auprès du premier ministre. Je ne serais point fâché s'il y avait moyen que vous puissiez adroitement et par main tierce faire parvenir cette circonstance jusqu'aux ministres de Saxe, pour augmenter l'aigreur qu'ils en ont, cependant sans ce que vous y paraissiez aucunement.
Pour ce qui regarde les affaires de Pologne, vous devez continuer, avec la même application que vous avez fait, de vous en bien instruire et de m'informer de tout ce qui en parviendra à votre connaissance.
Quant à celui que le sieur Rehnitz vous a amené,4 je vois, par les échantillons que vous m'avez marqués de son savoir-faire, que ce sera un sujet bien utile et dont nous saurions tirer des connaissances très utiles. C'est aussi pourquoi vous devez vous arranger et prendre les concerts qu'il faut avec lui. J'ai résolu de lui faire payer une pension jusqu'à 2,000 écus par an, selon que vous conviendrez avec lui, et mon conseiller privé Eichel a mes ordres de vous faire parvenir cet argent en tels termes que vous le désirerez, soit par des exprès ou par des remises en argent, tout comme vous le jugerez convenable. Pour vous mettre aussi en état de faire d'abord des largesses à cet homme, j'ai fait ordonner par le conseiller privé Eichel au banquier Splitgerber de vous remettre la somme de 500 écus sous le prétexte d'un argent qui lui avait été remis par vos parents, afin de vous le faire payer à Dresde. Au surplus, vous vous garderez bien de ne rien communiquer au département des affaires étrangères des avis que vous tirerez de ce canal, sans mes ordres exprès, parceque je veux, pour être d'autant mieux assuré du secret, que tout ceci ne passe que par mes mains seules. C'est aussi pourquoi vous ne me ferez autrement vos rapports à ce sujet que par le chiffre immédiat dont vous êtes en possession. Quant au sieur Rehnitz, comme je crains tout comme vous qu'il ne gâte par sa conduite imprudente et inconsidérée toute cette affaire, vous tâcherez à le disposer de partir le plus tôt possible de Dresde, en l'assurant que ses affaires particulières qu'il a là, n'en souffriraient pas, et que je lui saurais gré, s'il voulait faire un tour dans le pays de Saxe pour engager et m'amener ici quelques Parchentmacher que je voudrais bien établir dans ce pays-ci. Je remets tout à votre dextérité et prudence et attendrai votre rapport sur la manière que vous aurez tout arrangé.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. Bd. VI, 426. 427. 495; VIII, 199.
2 Vergl. Bd. VIII, 397.
3 Vergl. Bd. VIII, 132. 386.
4 Menzel.