5286. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.
Berlin, 18 janvier 1752.
Bien que je connaisse assez la mauvaise économie qui règne auprès de la cour où vous êtes, je n'aurais point cru que les fonds en argent qu'on a tirés sur les hypothèques données à l'Hanovre,11-1 seraient si tôt épuisés, comme vous me le marquez par votre rapport du 14 de ce mois. C'est pourquoi je voudrais bien savoir de vous ce que vous sentez des moyens qu'on avisera pour fournir au nécessaire, et si l'on voudra continuer encore à hypothéquer des bailliages des domaines du Roi. Dans ce cas-là, vous devez faire la spéculation si la cour de Dresde saurait être bien menée, par les besoins qu'elle aura en argent, à ce qu'elle engage à moi le bailliage de Gommern, situé aux confins du duché de Magdebourg. Vous observez cependant qu'il faut que vous vous preniez bien adroitement à ce sujet et que vous dirigiez l'affaire en sorte que vous n'y paraissiez guère et que la proposition soit faite par la main troisième ou quatrième; sur quoi il faut que vous agissiez avec bien de la prudence.
Je me suis attendu que la réquisition que vous avez faite pour arrêter et me délivrer le lieutenant Neidert,11-2 serait sans effet, mais je n'aurais pas cru qu'on s'y prendrait d'une manière aussi grossière et vilaine qu'on l'a fait en conséquence des post - scriptums de votre rapport. Cependant, comme la chose est faite et que tous les efforts que vous ferez pour faire punir ceux qui ont servi d'instruments, afin de faire échapper ledit Neidert, seraient sans succès, ma volonté est que vous devez dissimuler tout ce qui est passé à cet égard et ne point donner ce factum qu'on vous a demandé, en déclarant qu'après qu'il n'y avait plus moyen de redresser la chose, vous ne vous en mêleriez plus.
Federic.
Nach dem Concept.
<12>11-1 Vergl. Bd. VIII, 603.
11-2 Vergl. Bd. VIII, 571.