5293. AU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

<18>

Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 22. Januar: „ Quoique Votre Majesté nous ait fait connaître qu'Elle entrait tout-à-fait dans les idées de la cour de France par rapport à l'élection d'un roi des Romains17-2 ... la conduite qu'il conviendra de tenir dans cette importante et délicate affaire, paraît exiger tant de circonspection que, pour ne rien faire qui ne soit parfaitement conforme aux intentions de Votre Majesté, nous ne pouvons nous dispenser de demander Ses ordres positifs sur les points suivants:

1° Si Elle trouve bon qu'on communique maintenant en détail aux cours de Bonn et de Manheim la réponse de la cour de France sur le projet d'Association,17-3 de même qu'une copie de la déclaration qu'elle a remise à ce sujet au îord Maréchal, et qu'on fasse valoir visa-vis de l'une et l'autre cour les raisons pourquoi on ne pouvait pas, dans l'assiette présente des affaires, entrer dans le plan proposé, en appuyant surtout sur la nécessité indispensable de se conformer, à cet égard, aux idées de la France : précaution qui nous parait d'autant plus

[Berlin, 23 janvier 1752].

Je suis du sentiment que le plus court sera de communiquer aux cours électorales la réponse de la France et en même temps de réformer ce projet selon que la France semble le souhaiter à présent, en faisant connaître à ces cours qu'il ne serait pas prudent ni bienséant de vouloir engager nos alliés, les Français, plus loin qu'ils n'ont envie d'entrer eux mêmes.

Et quant au Milord, vous pouvez lui dire que, dès que la France croyait que l'élection d'un roi des Romains lui était indifférente, je me rangeais de son avis et acceptais en entier tous les changements qu'ils ont faits au plan de Cologne, dressé par Saint-Séverin,17-4 et qu'on en avait écrit

nécessaire qu'à juger sur la conduite passée du ministère de Versailles, il est fort à craindre que dans la suite du temps, pour se disculper vis-à-vis des deux cours électorales de n'avoir pas mieux profité des circonstances présentes … il n'en rejette la faute sur Votre Majesté.

2° Si Votre Majesté juge convenable qu'on s'en rapporte derechef aux deux cours électorales de former un nouveau plan d'Association, où l'on s'abstiendrait de l'article de l'unanimité des suffrages, ainsi que de toutes les autres conditions du premier plan que la France avait jugé inconvenables, et où l'on se bornerait à faire rouler le concert commun sur l'article du dédommagement dû à l'Electeur palatin par la cour de Vienne, de même que sur celui du cérémoniel des investitures.18-1

3° Si Votre Majesté veut qu'on informe de tout ceci la cour de France, tant par le canal du lord Maréchal que par celui du comte Tyrconnell, … et qu'on lui insinue en même temps que la France ferait bien de s'employer auprès des cours de Bonn et de Manheim, pour rectifier leurs idées à ce sujet.“

aux susdits Électeurs. Il faut bien faire valoir cette déférence, car il faut que ces gens croient qu'ils nous gouvernent.

Fr.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung (praes. 23. Januar) am Rande des Berichts.



17-2 Vergl. S. 12.

17-3 Vergl. Bd. VIII, 562.

17-4 Vergl. Bd. VIII, 533.

18-1 Vergl. S. 7.