5360. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.
Potsdam, 4 mars 1752.
Je ne suis aucunement surpris de ce que vous m'apprenez du pli que M. de Bernstorff commence à prendre en conséquence de votre rapport du 26 passé; je m'y suis attendu par tout ce qui m'était revenu de son caractère, tandis qu'il était encore en France.56-1 Il n'y a nul doute qu'il ne restera pas en si bon chemin et que le grand-maréchal comte de Moltke ne s'en ressentira tôt ou tard, à moins qu'il ne cherche à le prévenir et à ne pas lui laisser le temps de s'ancrer toutà-fait dans les bonnes grâces de leur maître. Vous, qui êtes sur le lieu, vous devez songer s'il n'y a pas moyen que vous sachiez faire faire des insinuations adroites par la troisième [ou] quatrième main, et sans que vous y paraissiez, audit comte Moltke, afin qu'il réfléchît sur le danger que sa fortune court avec un sujet d'une ambition aussi démesurée que la sienne, et sur la nécessité qu'il y avait de s'en débarrasser avant que l'autre le prévînt.
Federic.
Nach dem Concept.
56-1 Vergl. S. 50.