5467. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 29 mai 1752.
Outre ce que je vous ai fait marquer par la dépêche du département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de celle-ci, je veux bien vous informer pour votre direction, au sujet du traité signé à Madrid entre les cours d'Espagne et de Vienne, que c'est principalement par deux raisons que le ministre de Turin y a refusé la signature : primo que le roi de Sardaigne persiste à vouloir que ses possessions soient également comprises dans la garantie, à quoi la cour de Vienne n'est nullement disposée; en second lieu, l'alternative de la signature entre les deux cours de Turin et de Vienne, la première prétendant que celle-ci ne saurait avoir aucune prérogative là-dedans, vu qu'on ne traitait proprement qu'avec la Reine-Impératrice, ce que la cour de Vienne a refusé encore par une déclaration faite au comte de Canales, dont le roi de Sardaigne n'a pas été satisfait et au sujet de laquelle il a expédié un courrier au roi d'Angleterre afin de l'engager à rectifier la cour de Vienne là-dessus par son ministre Hyndford. Au surplus, il ne paraît pas que l'Angleterre pourrait accéder à ce traité, mais l'on prétend qu'elle se contentera d'être une espèce de médiatrice pour rapprocher les trois cours. Au reste, on paraît persuadé qu'il n'y a nuls articles secrets parmi le susdit traité, la cour de Vienne se bornant cette fois-ci à avoir mené à son but celle de Madrid, se flattant qu'à la suite du temps elle saurait peut-être faire aller plus loin encore l'Espagne et qu en attendant elle aurait au moins les bras libres en Italie en cas<126> d'une guerre, pour faire passer de là ses troupes là où il lui semblera bon.
Federic.
Nach dem Concept.