5698. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Berlin, 12 décembre 1752.
Votre dépêche du 1er de ce mois m'a été bien rendue. Comme j'apprends que M. de Contest continue encore dans son irrésolution par rapport à des mesures à prendre pour faire éloigner de la cour de Copenhague un ministre aussi mal intentionné pour la France et ses alliés que le sieur de Bernstorff, il faut bien que je me contente du fidèle avis que j'ai donné à la France là-dessus. Mais, malgré cela, vous ne laisserez pas de prendre la première occasion convenable que vous saurez trouver pour dire de ma part à M. de Saint-Contest que je croyais fort qu'on regretterait de n'avoir point voulu suivre mon<283> conseil à cet égard, et que le regret en saurait peut-être [venir] plus tôt qu'on ne le pensait à présent, vu que mes nouvelles de Copenhague continuaient à me marquer qu'il se machinait là à la cour des choses qu'à la vérité on ne saurait deviner encore, mais dont il faudrait présumer qu'elles ne mèneraient à rien de bon, puisque les chipotages entre les ministres de cette cour et ceux du parti opposé duraient toujours; que le ministre d'Angleterre surtout, qui ne se remuait jamais que quand il avait à faire, se donnait à présent tous les mouvements imaginables, et que le baron de Korff traitait de la manière la plus amiable avec les ministres danois; enfin qu'il y avait tout lieu de soupçonner quelque dessous des cartes, et que la conduite qu'ils tenaient était trop équivoque pour que leur procédé pût être net.
Federic.
Nach dem Concept.