5727. AU CONSEILLER PRIVE DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Berlin, 6 janvier 1753.
J'accuse votre rapport du 27 dernier. Pour ce qui est de l'affaire touchant l'accommodement de l'Électeur palatin avec la cour de Vienne, nous sommes toujours dans la même incertitude que le baron de Beckers en est pour savoir le dernier résultat de son maître; apparemment peu de jours nous en éclairciront.
J'ai tout lieu de douter de la réalité de l'avis qui vous a été donné sur ce que la république de Hollande avait autorisé la Gouvernante d'accommoder les différends de la République avec la cour où vous êtes par rapport à la barrière et au commerce. Outre le peu d'apparence qu'il y a que les États voudraient confier le succès d'une négociation de telle importance à la Princesse et à son Conseil, toutes mes lettres que j'ai reçues de la Haye, n'en disent mot, en sorte qu'il se peut bien que le plan de la cour de Vienne ait été de composer de cette façon les susdits différends, mais qu'il n'a point réussi.
Quant aux affaires de la Turquie, j'espère d'en avoir de vous bientôt des nouvelles plus positives, vu que la saison d'hiver s'avance, et s'il doit y avoir quelque révolution vers le printemps qui vient, il faut bien qu'on commence à s'en apercevoir de quelque chose.
Quant à la vente de mes domaines de Hollande, vous êtes instruit de ma résolution par la dernière dépêche que je vous ai faite à ce sujet; pour moi, je ne crois pas que la chose ira bien vite et j'attendrai qu'on m'en fasse la première proposition formelle à ce sujet de la part de ceux qui voudraient acquérir ces domaines, et quant au présent à faire à votre ami, je souhaiterais toujours qu'en proposant le prix de ce marché, il y mît encore autant qu'il faudrait pour le récompenser de ses peines.
Federic.
Nach dem Concept.
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