5930. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 23 juin 1753.
J'ai reçu votre dépêche du 13 de ce mois et je conçois que les longues conférences et si souvent réitérées du comte Keyserlingk avec les ministres de la cour où vous êtes, ont principalement pour objet les mouvements présents des Turcs. Je me confirme d'autant plus dans cette conjecture que, selon le contenu de votre susdite dépêche, l'ambassadeur de Venise a aussi eu quelques conférences assez longues avec le ministère autrichien.
En attendant, il n'est presque point vraisemblable que le comte Keyserlingk puisse proposer quelque chose de positif là-dessus pour s'arranger en conséquence avec les ministres autrichiens, puisque, comme le portent mes avis de Russie, le comte Bestushew ne doit point encore avoir été en passe, depuis son arrivée à Moscou, de parler d'affaires à sa souveraine, n'y ayant que peu de temps que les ministres russiens lui en avaient fait leur rapport pour la première fois en ladite ville.
Après tout, il se pourrait, et je m'en remets à votre jugement, que l'affaire de la succession éventuelle en Pologne formât aussi un objet des conférences susmentionnées.
Federic.
Nach dem Concept.