<596> mettre le roi de France bien au fait sur la manière que je médite de faire mes opérations, j'en joins ici le projet, duquel vous ne manquerez pas de faire l'usage convenable, afin que. en combinant ce plan avec l'autre que vous m'avez envoyé, on puisse convenir exactement sur ce que les parties alliées belligérantes auront précisément à faire, concert qui est d'autant plus nécessaire, que suis cela nous ne ferions rien qui vaille. Un des articles que je vous recommande le plus est qu'on tâche d'éloigner autant qu'il est possible les troupes autrichiennes de la Bohème, et qu'on les empêche, s'il est possible, de pouvoir se porter à Prague avant que j'aie pris celte ville, puisque autrement tout mon plan courrait risque d'échouer; mais d'abord que je serai maître de Prague, les Autrichiens n'auront qu'à venir.
L'article de gagner le roi de Sardaigne et de l'attirer dans notre parti serait un grand coup, peut-être plus aisément à faire qu'on le croit, si la France pouvait disposer la reine d'Espagne de ne traiter plus si rudement le roi de Sardaigne quelle l'a fait par le temps passé, et de lui faire encore quelques cessions, outre celles qu'il a eues par le traité de Worms.a
Quand je parle, dans mon projet du traité à faire avec la France, des enclavures de la Moravie, il faut que je vous dise, pour votre instruction, que ce n'est proprement que le petit district de Hotzenplotz avec ses appartenances, qui est dans la Haute-Silésie, mais qui relève proprement de la Moravie, et que les Autrichiens se sont stipulé exprès par le traité de Breslau.b
Au reste, vous ne manquerez de vous concerter sur tout ce que dessus avec le sieur de Chambrier. Et sur ce. etc.c
a Voyez t. III, p.35.
b Voyez t. II, p. 145.
c De la main d'un secrétaire.