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XXV.

Dans l' „Appendice à l'Histoire de mon temps“ (14e lettre, écrite en 1745), le roi s'exprime ainsi: „Mes succès ne m'aveuglent point .... Vous me verrez plutôt périr, moi et toute mon armée, que de me relâcher sur la moindre minutie de ce traité.“

Il avait, comme le montre cette correspondance, sujet d'être sur ses gardes, même après la conclusion de la paix. L'artiste figure cette situation par les deux hussards en vedette, calmes, le sabre au poing, en pleine campagne, tandis que dans le lointain des officiers galopent au devant de troupes rangées en bataille.

XXVI.

Sans se rapporter à un endroit précis du texte, ce dessin caractérise l'état du pays renaissant à la prospérité, à la veille de la guerre de Sept ans. Tout respire encore la félicité de la paix. Mais les courriers des puissances traversent déjà le pays avec leurs valises bourrées de dépêches, comme celui qu'on voit ici passer au galop sur la grande route entre deux champs de blé, dont les longs épis ondulent sous la brise.

XXVII.

Dans le chapitre II de l' „Histoire de la guerre de Sept ans“ , qui traite de la politique européenne pendant la décade de 1746 à 1756, on lit, au sujet des stipulations du Congrès d'Aix-la-Chapelle: „On éteignait d'une part l'incendie qui embrasait l'Europe, et de l'autre, on amassait des matières combustibles pour qu'elles prissent feu à la première occasion.“

Le dessin de Menzel fait allusion à cette situation fausse et à l'attitude des puissances à l'égard de la Prusse. Une Bellone, armée de l'égide, s'envole à travers les airs avec des ailes d'aigle, cachant à moitié, derrière un masque souriant, son visage et la chevelure de serpents qui flotte autour de sa tête; elle tient dans sa main gauche une branche d'olivier, et dans l'autre la bannière blanche, mais la hampe de cette bannière est entourée d'un serpent malfaisant.