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LIII.

Le portrait de La Mettrie, dessiné d'après un portrait gravé de G.-F. Schmidt, répond de tous les points au caractère que Frédéric II a retracé en termes sympathiques dans son éloge de ce fameux naturaliste, médecin et libre-penseur matérialiste (mort en 1751), qui fut un de ses compagnons de table à Sans-Souci: „M. La Mettrie était né avec un fonds de gaieté naturelle intarissable; il avait l'esprit vif, et l'imagination si féconde, qu'elle faisait croître des fleurs dans le terrain aride de la médecine.“

LIV.

Par un chemin bordé de murs, un officier, en tenue de deuil, du régiment „Prince Eugène d'Anhalt“ , qui était celui du général de Stille, mort en 1752, conduit à la main le cheval favori du défunt, drapé d'une couverture de velours noir. Sur une butte, au pied du mur qui borde le chemin, l'artiste a placé un Croate invalide, assis. Cette figure est une allusion à la défaite que Stille infligea au général Nadasdy, en 1745, près Landshut, et aux prouesses des cavaliers commandés par lui à Friedeberg.

LV.

Sur une console supportée par des génies, entre des ornements rococo, est posé un carton à dessins. La couverture porte un dessin de l'œuvre principale de Knobelsdorff, tout particulièrement louée dans l'éloge, l'Opéra de Berlin. C'est un plan d'architecte, avec l'échelle de proportions au bas et le tracé d'une colonne à côté. Du carton entr'ouvert s'échappent d'autres dessins. Frédéric dit dans son discours, au sujet de l'Opéra de Berlin: „Un des édifices les plus beaux et les plus réguliers qui ornent la capitale. La façade en est imitée et non pas copiée d'après celle du Panthéon,“ etc.