<40>cette année pour le concours (1760).“ Frédéric II repousse plaisamment les prétentions des esprits secs et mathématiques, et termine par une invocation à Apollon: „Je le prie de me faire persévérer dans la foi orthodoxe et vraiment poétique qu'Homère nous a enseignée, que Virgile a étendue, qu'Horace a expliquée et commentée, dont le Tasse, Pétrarque, l'Arioste, Milton, Boileau, Racine, Corneille, Voltaire, Pope, ont été les apôtres, etc.“

Dans le dessin de Menzel, la statue du Dieu de la Poésie avance le pied hors du piédestal et culbute la planchette du géomètre avec son support, autour duquel s'enroule la chaîne de mesurage; c'est ainsi qu'il repousse l'assaut que les „géomètres“ prétendaient livrer à l'empire d'Apollon et à sa souveraineté.

LXXIII.

Derrière une fenêtre à encadrement de pierre, dans le style de la première moitié du dix-huitième siècle, on voit, dans une salle de l'Académie d'équitation de Berlin, deux jeunes élèves, dont l'un lit un livre, tandis que l'autre, le menton dans les deux mains, les coudes appuyés sur le rebord de la fenêtre, regarde dans la rue. Ce dernier représente le vice de la paresse, et les manières lâchées et vulgaires que l'instruction s'attache avant tout à déraciner chez les élèves du roi; son compagnon personnifie les vertus contraires, telle que „la propreté, la civilité, les manières convenables à des gens de condition“ .

LXXIV.

Un homme retire à la hâte son habit et va se jeter à l'eau pour sauver un enfant qui a roulé de la berge d'un canal. Ce dessin ne sert pas d'illustration à telle ou telle description, à tel ou tel récit de l' „Essai sur l'amour-propre envisagé comme principe de morale“ . L'artiste a seulement voulu représenter, en un sujet conçu par lui, un exemple dans lequel l'amour-propre joue un rôle, comme dans tant d'actes d'héroïsme et de sacrifice personnel cités par le royal auteur: „Que de traits de vertu, que d'actions à jamais glorieuses ne sont effectivement dus qu'à l'instinct de l'amour-propre!“

Dans le cas retracé par l'artiste, c'est une des formes de l'amour-propre qui est en jeu: le désir de l'estime et de la gloire.