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CXVII.

Tous les vers de l' „Epître à ma sœur de Baireuth, sur sa maladie“ sont pleins du plus tendre amour fraternel et du culte que le roi avait voué à sa sœur malade, mais on y lit le pressentiment de la mort prochaine de l'être cher auquel ils sont adressés:

La mort, l'affreuse mort menace votre vie.

Le dessin de Menzel représente sous une forme allégorique l'approche de la mort de la margrave. Les deux bras d'un géant sortent d'un tombeau et entraînent dans le gouffre une Psyché, en pleurs, délicate et aérienne.

CXVIII.

Les Euménides à la chevelure de serpents envahissent d'une course effrénée le bosquet de lauriers consacré à Apollon, en brandissant des torches enflammées; les feuilles des lauriers tombent et jonchent le sol, et le dieu, avec les Muses, s'enfuit devant ces figures hideuses. „Crois-tu, d'Argens“ , écrit, de Landshut, le royal poète:

Crois-tu que, sous nos étendards,
Parmi le carnage et les armes
Et l'énorme fracas d'un camp,
Les Grâces prodiguent leurs charmes
Et daignent m'inspirer leurs chants?

Vois ces augustes fugitives
Timides, errantes, craintives.
Leurs pas se détournent de nous,
Pour se fixer sur cette rive
Où la paix habite avec vous.

Vois ici, de meurtres avides,
L'œil enflammé, de rang en rang,
Les implacables Euménides
Se baigner dans des flots de sang.