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CXL.

Frédéric II célèbre, avec un sérieux bien joué, la „vertu de paresse“ , dans laquelle d'Argens est passé maître. „Qui ne marche pas ne saurait tomber. Celui-là trouve dans l'inaction l'entier éloignement du crime et la jouissance inaltérable d'une végétation bienheureuse.“

Le dessin de Menzel symbolise cette paresse sous la forme d'un vieux satyre nu et obèse, qui, étendu sur l'herbe, s'étire les membres, tandis qu'un petit faune, un peu plus loin, se roule sur le gazon en jouant de la flûte de Pan.

CXLI.

Dans la „Lettre d'un Académicien de Berlin à un Académicien de Paris“ , le roi prend ouvertement la défense de Maupertuis, le président de l'Académie des Sciences de Berlin, qui avait été gravement atteint dans son honneur de savant par le professeur Kœnig, et violemment attaqué par Voltaire; Frédéric II, qui a honoré ce savant de toutes les manières, condamne énergiquement ses adversaires. La vignette symbolise les sentiments exprimés par Frédéric à cet égard: les flammes dévorent le pamphlet de Kœnig: au-dessus, plane une Renommée ailée, qui annonce au monde, par sa trompette, que justice a été faite de la calomnie.

CXLII.

Les „Lettres au public“ parlent, avec un sérieux affecté, des dangers dont la paix de l'Europe est menacée par suite d'un conflit diplomatique qui s'est élevé, à propos d'une composition de menuet, entre les ambassadeurs du Sultan de Fez, de l'hospodar de Valachie, et de Kouli-Kan, ainsi que d'un traité d'alliance entre la Prusse et la république de San-Marino.

La vignette indique clairement les vrais noms des puissances auxquelles ce badinage fait allusion; les descriptions bouffonnes offertes au public dissimulent mal la terrible gravité de la situation et le danger des préparatifs auxquels se livraient en ce moment tous les ennemis de la Prusse. Sur un rideau, une scène