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CLIV.

Le docte Rollin, que Frédéric II estimait beaucoup, est assis en costume ecclésiastique, à sa table de travail, la plume à la main. Il vient d'écrire une lettre, apparemment la lettre qui doit accompagner l'envoi au roi des livres qui sont devant lui, sur sa table: „l'édition in-quarto du Traité des Etudes.“ „Mes livres“ , écrit-il au roi, à la date du 22 juillet 1740, „osent paraître devant votre trône avec quelque crainte à la vérité, mais avec encore plus de confiance.“

CLV.

Ulric-Frédéric de Suhm (1691—1740) était conseiller intime et envoyé extraordinaire de l'Electeur de Saxe, à Berlin et à Saint-Pétersbourg. Sa correspondance avec le prince royal est de nature très-intime. Il avait souvent à procurer de l'argent au prince et à répondre à ses questions sur les choses de Russie. Il a souvent recours, dans sa correspondance, aux messages chiffrés. C'est à cette circonstance que se rapporte la figure symbolique ailée, dont les ailes sont ponctuées de signes cryptographiques; elle serre sur son sein un paquet de lettres, et pose un doigt sur ses lèvres comme pour recommander le silence.

CLVI.

Emilie Le Tonnelier de Breteuil, épouse du marquis du Chàtelet-Baumont, lieutenant-général français (1706—1749), la spirituelle et docte amie de Voltaire, à laquelle le prince royal adressait en 1737 son „Epître à la divine Emilie“ , reçut de celui-ci dix lettres, et lui en écrivit vingt.

L'artiste a trouvé un symbole humoristique pour caractériser cette femme savante, honorée de la faveur d'un roi: une chouette, qui se pavane sur un divan, et qui hume avec délices l'encens qui fume sur une cassolette supportée par deux satyres.