<136> pas été un héros. Après cette défaite, l'armée suédoise mit bas les armes devant le Czar, aux bords du Borysthène, comme l'armée moscovite l'avait fait devant Charles XII, aux rives de la Baltique, après la bataille de Narwa.

Auguste, qui vit son antagoniste renversé, se crut dégagé de sa parole et du traité d'Alt-Ranstädt; il s'aboucha à Berlin avec le roi de Danemark et Frédéric Ier, ensuite de quoi Auguste rentra avec une armée en Pologne; et le roi de Danemark attaqua les Suédois en Scanie. Frédéric Ier, que ces puissances ne purent ébranler, demeura neutre.

En Pologne, tous les partisans des Suédois se tournèrent du côté des Saxons. Stanislas était auprès de l'armée suédoise que Krassow commandait. Ce général, se trouvant resserré par les Moscovites et les Saxons, traversa la Nouvelle-Marche, et se rendit à Stettin, sans qu'il en pût demander la permission à Frédéric Ier, qui voyait avec déplaisir ces passages et ces armées nombreuses dans son voisinage.

Le Roi fit un voyage à Königsberg, où il obtint du Czar,a qui s'y était rendu, qu'il rétablirait le jeune duc de Courlande, neveu de Frédéric Ier, dans ses États, à condition qu'il épouserait la nièce de Pierre Alexeiwitsch.

Ce prince ne recevait que de bonnes nouvelles de ses troupes : elles ne se distinguèrent pas moins en Flandre qu'en Italie; elles firent des merveilles sous le commandement du comte de Lottum, tant à la bataille d'Oudenarde qu'au siége de Lille.

Les Français, découragés par le mauvais succès de leurs armes et par la perte de trois grandes batailles rangées, faisaient à la Haye des propositions de paix; mais la fermentation des esprits était encore trop grande, et les espérances des deux partis et leurs prétentions


a C'est à Marienwerder qu'eut lieu, en octobre 1709, l'entrevue entre Frédéric Ier et Pierre le Grand. La peste avait éclaté en septembre à Königsberg; et dès le mois de novembre, la ville était entièrement cernée par un cordon sanitaire.