<249> de quelques rois vandales,54 qui furent apparemment plus ambitieux et plus inquiets que les autres. On trouve de plus, dans les Annales, que Witikind, roi des Saxons, Hermanfried, roi de Thuringe, et Richimire, roi des Francs, s'allièrent, domptèrent les Semnons, et entourèrent les premiers de murailles ces villes conquises, pour contenir le pays dans l'obéissance.

ÉPOQUE SECONDE.

Charlemagne prit enfin Brandebourg;55 et Henri l'Oiseleur, ayant entièrement subjugué les Saxons qui habitaient ces contrées, établit les margraves ou gouverneurs de frontières.56

Les mœurs s'adoucirent sous les margraves; mais le pays était très-pauvre : il ne produisait que les denrées les plus nécessaires à la vie; il avait besoin de l'industrie de ses voisins; et comme personne ne recherchait la sienne, l'argent ressortait en plus grande quantité qu'il n'entrait. Cette disproportion dans la circulation des espèces, qui allait toujours à leur diminution, baissait le prix de toutes choses; les denrées étaient à un si vil prix, que, du temps de l'électeur Jean II d'Ascanie, le boisseau de froment se vendait vingt-huit liards, celui de seigle, vingt-huit deniers,a et six poules s'achetaient au marché pour un gros.

Les Berlinois passaient dès lors pour des maris aussi fidèles que jaloux; les Chroniques57 en rapportent un exemple sensible. Sous la régence de l'électeur Othon de Bavière, un secrétaire de l'archevêque


54 Hoterus et Wenceslas [Witislas].

55 En 781 [789].

56 En 928 [927].

57 Lockelius, en 1364.

a Ces indications de prix sont tirées de l'Enchaînure, année 1280; mais il faut lire : « un boisseau de froment coûtait vingt-huit fenins ou liards, un boisseau de seigle, dix fenins, » etc.