<34> s'appela Prusse-Royale; l'Ordre garda la Prusse ultérieure, mais il fut obligé d'en prêter hommage aux vainqueurs.

En 1510,a Albert de Brandebourg fut élu grand maître par l'Ordre; c'était l'arrière-petit-filsb d'Albert l'Achille, comme on l'a dit plus haut. Le nouveau grand maître, pour venger l'honneur de l'Ordre, entreprit une nouvelle guerre contre les Polonais, qui finit très-heureusement pour lui, puisqu'il fut créé duc de Prusse par Sigismond Ier, roi de Pologne, qui rendit cette dignité héréditaire pour ce prince et ses descendants. Albert ne s'engagea qu'à prêter l'hommage accoutumé à la Pologne.

Le duc Albert, maître de la Prusse ultérieure, quitta alors l'habit, la croix et les armes de l'ordre Teutonique. Les Chevaliers se conduisirent comme font les plus faibles : ils se contentèrent de protester contre ce qu'ils ne pouvaient pas empêcher. Le nouveau duc eut une guerre à soutenir, en 1563, contre Éric, duc de Brunswicc et commandeur de Memel. Éric entra en Prusse, à la tête de douze mille hommes, mais Albert l'arrêta aux bords de la Vistule. Comme il ne s'y passa rien de remarquable, et que les deux bords de la rivière étaient couverts de soldats qui cueillaient des noix, on appela cette expédition la Guerre des Noix.

Albert se fit protestant en 1519,d et la Prusse imita son exemple. Son fils, Frédéric-Albert, lui succéda en 1568. Il reçut l'investiture du roi Sigismond-Auguste, à laquelle eut part l'envoyé de l'électeur Joachim II. C'est cet Albert-Frédéric qui épousa Marie-Éléonore, fille de Jean-Guillaume et sœur du dernier duc de Clèves. Jean-


a Le 13 février 1511.

b Le petit-fils.

c L'Auteur confond ici deux cousins de même nom : l'un, le commandant de Memel, qui mourut en 1525, était fils de Henri l'aîné, duc de Wolfenbüttel; l'autre, qui commença la guerre des noix contre son beau-frère, était le successeur de son père, Eric l'aîné, duc de Calenberg. Tous les deux étaient petit-fils de Guillaume le jeune, duc de Wolfenbüttel.

d 1525.