<42> plus de sept mois cette capitale, fut obligé d'en lever le siége honteusement.

Les troubles de l'Allemagne ne doivent pas nous empêcher de considérer pour un moment ceux qui s'élevèrent en Pologne. Sigismond, roi de Pologne, forma des prétentions sur le royaume de Suède, que Gustave-Adolphe gouvernait alors. Le roi de Suède, plus actif, plus grand homme que son adversaire, le prévint : et pendant que Sigismond se préparait à lui faire la guerre, Gustave-Adolphe passa en Prusse,11 prit le fort de Pillau, et fit de grands progrès tant en Livonie que dans la Prusse polonaise, et signa, à Danzig,a une trêve de six ans avec les Polonais, dans laquelle l'Électeur fut compris, et qu'on prolongea jusqu'à vingt-six ans. Il fut question, dans ce traité, de George-Guillaume, en qualité de feudataire de la Pologne; l'année 1626b il avait pris en personne, à Varsovie, l'investiture de la Prusse.

Le roi de Suède avait dessein d'entrer en Allemagne, afin de profiter des divisions qui la déchiraient, et des troubles, qui augmentaient encore par l'édit de restitution que l'Empereur avait fait publier. Gustave, selon l'usage des rois, fit paraître un manifeste, dans lequel il détaillait les griefs qu'il avait contre l'Empereur. Ses sujets de plainte consistaient en ce que l'Empereur avait assisté le roi de Pologne d'un puissant secours;12 qu'il avait déposé son allié, le duc de Mecklenbourg, et qu'il avait usé de violence envers la ville de Stralsund, avec laquelle Gustave était en alliance. L'Empereur aurait pu répondre qu'étant en alliance avec le roi de Pologne, il avait été obligé de le secourir en vertu de ses engagements; que le duc de Mecklenbourg n'aurait point été déposé, s'il ne s'était pas joint à la


11 En 1625 [1626].

12 Dix mille hommes.

a Cette trêve fut signée à Altmark, près de Stuhmsdorf, en plein champ, le 16 (26, nouv. style) septembre 1629.

b Le 23 septembre 1621.