<52> il manquait de fonds pour les entretenir, il ne rassembla jamais des forces assez nombreuses pour s'opposer à la violence de ses ennemis.

Wallenstein s'avança en Silésie avec une armée de quarantecinq mille hommes; il amusa Arnim par des propositions d'accommodement; il lui donna des jalousies sur la Saxe : mais tournant brusquement vers Steinau, il y défit huit cents Suédois, s'empara de Francfort, et envoya des partis qui désolèrent la Poméranie et la Marche-Électorale. Il somma Berlin de lui porter ses clefs : mais il apprit, d'un côté, que Bernard de Weimar avait repris Ratisbonne, et de l'autre, que neuf mille Saxons et Brandebourgeois s'avançaient vers lui; et, sans s'opiniâtrer dans ses projets, il se retira en Silésie, laissant une forte garnison à Francfort et dans quelques autres villes. Arnim et Baner couvrirent Berlin avec leur armée. L'Électeur, assisté des troupes suédoises, se trouva à la tête d'une armée de vingt mille hommes, dont à peine la sixième partie lui appartenait. On a conservé le nom des régiments brandebourgeois qui étaient de cette armée, à savoir : Burgsdorff, Volckmann, François-Lauenbourga et Ehrentreich-Burgsdorff. Avec ces troupes, il se présenta devant Francfort, et mille Autrichiens en sortirent par capitulation; la garnison impériale de Crossen en sortit le bâton blanc à la main.

Pendant que Baner dirigeait les opérations militaires de la Suède, Oxenstjerna devenait l'âme des négociations. Ce chancelier ayant trouvé avantageuse l'alliance qu'il avait faite, à Heilbronn, avec les cercles de l'Empire, en proposa une pareille aux cercles de la Haute et Basse-Saxe. Elle se conclut effectivement à Halberstadt; et les électeurs de Saxe et de Brandebourg en devinrent les membres principaux. Ce ministre, voyant les armées de Suède partout triomphantes et


a Ce François Lauenbourg, chef, en 1634, d'un régiment de cavalerie brandebourgeois, est François-Charles, duc de Saxe-Lauenbourg, frère aîné du duc François-Albert, qui, immédiatement après la bataille de Lutzen, passa du service suédois au service de l'électeur de Saxe, en qualité de feld-maréchal.