<199>Celui des deux aura tout l'avantage,
Qui marquera le plus constant courage;
Nous combattons aux yeux de l'univers. »
L'Hongrois lui tire un coup de carabine;
La balle siffle et vole dans les airs.
Chasot lui dit : Tu hâtes ta ruine;
En même temps le frappe sur l'échiné;
Mais le coup manque, et tombe du revers.
L'Hongrois se tourne, et de son cimeterre
Décharge un coup dessus son adversaire;
Chasot le pare, il atteint son cheval,
Qui, trébuchant, se laisse choir à terre.
Chasot tomba comme un coup de tonnerre.
D'abord l'Hongrois veut saisir son rival;
Le brave Ruescha le voit, et le repousse.
Au preux Chasot il n'arriva de mal,
Si ce ne fut d'estropier son pouce.
Il se relève et monte un polonais.
En attendant, le vigilant Hongrois
Détache, et fait, par une marche adroite,
Du Prussien tourner le camp à droite.
En même temps, pour cacher ses projets,
Il escarmouche, harcèle à sa manière,
Pour que son monde, arrivant par derrière,
Puisse saisir le gros marquis français.
De ce côté, selon les conjectures,
Les Prussiens avaient pris leurs mesures.
Le bon Charlot et ses Autrichiens
Examinaient par de longues lunettes


a Voyez t. III, p. 69 et 173.