<185>Pour cacher le creux d'un esprit ignorant.
Tendre amant de la bagatelle,
Elle entre seule en sa cervelle;
Léger, indiscret, imprudent,
Comme une girouette il revire à tout vent.
Des siècles des Césars ceux des Louis sont l'ombre,
Rome efface Paris en tout sens, en tout point.
Non, des vils Français vous n'êtes pas du nombre;
Vous pensez, ils ne pensent point.

Pardon, cher Voltaire, de la définition des Français; au moins ce ne sont que ceux de Strasbourg dont je parle. Pour faire connaissance, je fis inviter dès notre arrivée quelques officiers que je ne connaissais pas assurément.

Trois d'eux s'en vinrent à la fois,
Plus gais, plus contents que des rois,
Chantant d'une voix enrouée,
En vers, leurs amoureux exploits,
Ajustés sur une bourrée.

M. de la Crochardière et M. Malosa sortaient d'un dîner où l'on n'avait pas épargné les frais du vin.

De leur chaude amitié je vis croître la flamme,
L'univers nous eût pris pour des amis parfaits;
Mais l'instant des adieux en détruisit la trame,
L'amitié disparut, sans causer de regrets,
Avec le jeu, le vin, et la table, et les mets.

Le jour d'après, monsieur le gouverneur de la ville et de la province, maréchal de France, chevalier des ordres du Roi,a etc., etc., etc.

Ce général toujours surpris,a
Qu'à regret le jeune Louis


a Le duc de Broglie, surpris en 1734 par les Autrichiens aux bords de la Secchia. Voyez t. I, p. 193.