<383>BILVESÉE, voulant lui passer la main sous le menton; elle se retire.

Vous êtes si aimable, que je voudrais que nous commencions par la conclusion du mariage.

MONDOR, bas.

Il m'excède, et je ne puis plus me taire. (haut.) Écoutez, M. l'étudiant, tant que vous n'avez parlé qu'à madame Argan, j'ai su me contraindre; mais si vous le prenez sur le ton sottisier avec mademoiselle, apprenez que ce sera à moi à qui vous trouverez à parler.

JULIE, à Mondor.

Pour l'amour de Dieu, contraignez-vous.

BILVESÉE.

Savez-vous bien, M. le bouffon, que j'ai été le plus renommé étudiant de l'université, et que j'en ai bien battu et blessé d'autres plus forts et plus adroits au fleuret que vous n'êtes?

MONDOR.

Savez-vous bien, M. l'impertinent, qu'on vous mettra dehors, si vous continuez ainsi?

BILVESÉE.

Me mettre dehors! ... cela serait plaisant! Mon père loge dans la même maison. Ah! sacrebleu! kyrielle de dénions! sainte Barbe!

MONDOR.

Ce ne seraient pas vos jurements qui m'intimideraient, si ....

(Julie, dans un grand embarras, court auprès de sa mère.)

BILVESÉE.

Jour de Dieu! si j'avais ici mes gants à la suédoise, mes pistolets de pandour et ma grande épée d'Artémise ....