<428> la république. Non content de tous ces crimes, ce monstre m'enlève mon amante.

AIR.

Dans les déserts de la stérile Libye, dans les eaux du Nil venimeux, dans les cavernes affreuses de la Sicile, il n'y a pas de monstre pareil à celui qui m'enlève mon amante. Il faut dans son sang venger mon offense.

LENTULUS.

Ami, je ne t'abandonne pas dans le trouble où tu es. Mais ne désespère pas; viens, attroupons des amis, prenons des mesures dignes des Brutus. Tu te serais perdu en attaquant les vétérans; ce n'est pas d'eux qu'il faut te venger, mais du dictateur.

AIR.

Après les plus sombres nuages succèdent les rayons du soleil; après l'orage le beau temps. Il ne faut pas trop se flatter, mais il ne faut pas désespérer.

SCÈNE VII.

Le théâtre représente le cabinet de Sylla.

SYLLA, CHRYSOGONE.

CHRYSOGONE.

Vous êtes obéi, seigneur; Octavie est en votre pouvoir. Sa mère est à moitié dans vos intérêts. La fille vous oppose encore ce Posthume, qu'elle aime ....

SYLLA.

Ce Posthume, partisan de Marius, qui me doit le jour et les honneurs dont il jouit, que j'ai voulu faire propréteur de la Sicile! Voilà un digne rival.