<441>Posthume, je vous rends vos biens, votre amante, que j'adore, et je ne vous demande en récompense que votre amitié.

(à Chrysogone.)

Toi, malheureux, qui as indignement abusé de ma confiance, et dont les injustices ont outragé la majesté de cet État et souillé ma gloire, je te condamne à l'exil.

Et vous, sénateurs, dont la puissance m'a été confiée, et vous, citoyens, que j'ai servis, apprenez que si j'ai combattu jusqu'ici les Marius, les Cinna et ces autres factieux dont l'ambition tôt ou tard aurait renversé cet empire, c'était pour vous venger; si j'en ai proscrit d'autres, c'était pour sauver l'État, que leur ambition aurait bouleversé; et que si, enfin, les dieux ont favorisé mes entreprises, c'était pour affermir votre liberté.

Tant que Rome a eu besoin d'un citoyen intrépide et ferme, je l'ai servie; à présent que le calme est rétabli, et que les lois sont en vigueur, je vous remets le pouvoir suprême que vous m'avez confié avec cette dictature. Je renonce au monde, aux grandeurs et à l'amour, et je voue le reste de mes jours à la sagesse, content de faire en particulier, dans ma retraite, des vœux pour que la gloire de cet État soit éternelle, votre destinée toujours heureuse, et la république toujours libre.

POSTHUME.

Oh! quelle générosité inouïe!

OCTAVIE.

Cher amant, quel bonheur inespéré!

MÉTELLUS.

Il est plus beau de se vaincre soi-même que de remporter des victoires.