<469>Érox, va réunir les esprits partagés;
Que l'avare en secret te vende son suffrage,
Assure au courtisan ma faveur en partage,
Du lâche qui balance échauffe les esprits :
Promets, donne, conjure, intimide, éblouis.

AIR.

Ce fer peut me conduire au trône;
Mais, surpassant l'art des vainqueurs,
De ce peuple qui m'environne
Je prétends séduire les cœurs.
Je ne suis point né pour dépendre;
L'ambition me fait la loi.
Pour l'espoir de devenir roi,
Érox, il faut tout entreprendre.

SCÈNE II.

La scène représente l'appartement de Mérope.

MÉROPE, EURYCLÈS, ISMÉNIE.a

MÉROPE.

Quoi! l'univers se tait sur le destin d'Égisthe!
Je n'entends que trop bien ce silence si triste.
Aux frontières d'Élide enfin n'a-t-on rien su?

EURYCLÈS.

Madame, on vous amène un jeune homme inconnu,
Pris au bord de la mer, de qui la main sanglante
D'un meurtre encor récent paraissait dégouttante.

MÉROPE.

Ah, ciel! un meurtrier! Voilà le coup mortel;
Tout sert à déchirer ce cœur trop maternel.
Il a tué mon fils, la voix de la nature


a L. c. acte II, scène I.