<XIV>eut de sa première femme, née comtesse d'Oeynhausen, le comte Frédéric-Guillaume-Ernest, son successeur, dont il a été fait mention t. V, p. 9 et 116. L'intimité et la correspondance de Frédéric avec le comte Albert-Wolfgang datent du mois de juillet 1738; elles durent leur origine à la commission que le Prince royal lui avait donnée, en passant par Minden, d'arranger sa réception dans l'ordre des francs-maçons. Les vingt-deux lettres de Frédéric, que nous devons aux archives de Buckebourg, font connaître l'amitié qui unissait le Prince royal et le comte; mais le désordre des affaires économiques de ce dernier rebuta le Roi peu après son avénement. A partir de ce temps, l'intimité parait tout à fait refroidie. Il existe aux archives royales de Berlin une quantité de lettres du comte au Roi, de l'an 1740 au 31 août 1747 dont nous n'avons cru devoir admettre que quatre dans notre collection, parce qu'elles sont relatives à des lettres de Frédéric, qui d'ailleurs n'écrivait déjà plus au comte que par l'intermédiaire de ses secrétaires et en vagues compliments. Frédéric se moque du comte dans le Discours sur la fausseté (t. XI, p. 92), où il dit :

Aussi fou que la Lippe avec les jeunes gens. etc.

XV. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC ROLLIN. (22 janvier 1737 - 23 octobre 1740.)

Charles Rollin, né à Paris le 30 janvier 1661, y mourut le 14 septembre 1741. Son traité De la manière d'enseigner et d'étudier les belles-lettres par rapport à l'esprit et au cœur fut publié en quatre volumes, de 1726 à 1728; son Histoire ancienne des Égyptiens, des Carthaginois, des Assyriens, des Babyloniens, des Mèdes et des Perses, des Macédoniens et des Grecs, parut de 1730 à 1738, en treize volumes. Son Histoire romaine, dont il n'acheva que les cinq premiers volumes, fut publiée de 1738 à 1741. Frédéric étudia beaucoup tous ces ouvrages, dont il estimait fort l'auteur. Voyez t. IX, p. 91, t. XIV, p. 4 et 54, et ci-dessous, p. 115. Plus tard il taxa Rollin de bigoterie, parce qu'il avait dit que les païens ne pouvaient pas avoir été aussi vertueux que les chrétiens.a


a Voyez Les Délassements littéraires, ou Heures de lecture de Frédéric II, par C. Dantal, ci-devant son lecteur. Elbing, 1791, p. 21, 31 et 32. Voyez aussi la lettre de Jordan à Frédéric, du 11 octobre 1741.