<117>Que d'une coquette on doit faire.
Malgré tes séduisants appas,
Ni ta tendresse mensongère
Ni ton brillant éclat ne me séduiront pas.
Mais, dis-moi, par quelle sottise,
Te commettant avec l'Église,
Oses-tu prendre en main l'intérêt d'un damné,
Hérétique endiablé, digne qu'on l'exorcise,
Par les conciles condamné?
Hélas! que tu me scandalise!
Dis-moi quel pouvoir t'autorise
D'opprimer un prédestiné
Que saint Népomucène et le ciel favorise,
Et dont le front, déjà de rayons couronné,
Aux miracles prélude, étant environné
Du soldat qui le canonise.
Ah! que dira Sa Sainteté
Du démenti que tu lui donne?
Ne crois pas qu'elle te pardonne
Ce tour de ta malignité.
Chasser ainsi de Saxe un héros breveté,
Et par saint Pierre et par Bellone
Conduit à l'immortalité,
Quand le pape lui-même ordonne
Que l'hérétique impur, par son glaive dompté,
Dans l'abîme, brûlante zone,
Soit par le saint précipité!
Fortune, que je crains qu'aveugle en ta manie,
Tu n'allumes enfin le dangereux courroux
D'un pontife irrité, sensible à l'avanie,
Qu'en pompe solennelle, et de ses droits jaloux,
A Rome il ne t'excommunie!
Aussitôt l'union, tressaillissant d'effroi,
Atterrée par cette sentence,
T'éviterait avec prudence.
L'avide financier, le plat pédant de loi,
Le courtisan qui fait l'homme de conséquence,
L'indigent laboureur, l'ambitieux, le roi,