<418>Ce palladium est placé dans le sanctuaire du château, dans la bibliothèque, où les sciences et les arts lui tiennent compagnie, et lui servent de cadre;

Et les sages de tous les temps,
Les beaux esprits et les savants
L'honorent dans cette chapelle;
De ses ouvrages excellents
On voit le monument fidèle,
De ses écrits tous les fragments;
Et la Henriade immortelle
D'une foule de courtisans,
Tous animés de même zèle,
Reçoit les hommages fervents.

En vérité, sainte Marie,
Lorette et tous vos ornements,
La pompe de vos sacrements,
Vos prêtres et leur momerie,
Ne valent pas assurément
Ce culte exempt de flatterie,
Sans faste et sans hypocrisie,
Ce culte de nos sentiments,
Qui sur l'autel du vrai mérite,
Le discernement à sa suite,
Offre le plus pur des encens.

Je vous prie de critiquer et mes vers, et ma prose; je corrige tout à mesure que je reçois vos oracles. Pour vous fournir nouvelle matière à correction, je vous envoie un contea dont mon séjour de Berlin m'a fourni le sujet. Le fond de l'histoire est véritable; j'ai cru devoir l'ajuster. Le fait est qu'un homme nommé Kirch, astronome de profession, et, je crois, un peu astrologue par plaisir, est mort d'apoplexie; un ministre de la religion réformée,b de ses amis, vint voir


a Le Miracle manqué. Voyez t. XI, p. 116-121.

b Un ministre de la religion prétendue réformée. (Variante de la copie fournie par la Bibliothèque de l'Ermitage impérial de Saint-Pétersbourg.)