<568>vant cependant soulagé, ayant acquis quelques forces, et n'étant pas sans espérance de me rétablir, cet hiver, avec beaucoup de régime et d'exercice.

M. Mettra m'avait remis avant mon départ, tant en argent qu'en lettres de crédit, la somme que V. M. avait bien voulu m'accorder pour mon voyage d'Italie. II s'en faut, Sire, de beaucoup plus de la moitié que je n'aie employé cette somme, et j'ai remis à M. Mettra pour trois mille cinq cents livres de lettres de crédit dont je n'ai point fait usage. M. Mettra fera de cette somme l'usage que V. M. lui ordonnera pour d'autres objets. Plus je suis pénétré de reconnaissance des bontés de V. M., moins je dois abuser de ses bienfaits.

J'ai appris durant mon voyage, par les nouvelles publiques, la mort d'un des princes de Brunswic,a neveu de V. M. Je la supplie d'être persuadée de la part vive et sincère que j'ai prise à son affliction. Tout ce qui peut toucher en bien ou en mal V. M. est ce qui m'intéressera toujours le plus jusqu'à la fin de ma vie. C'est avec ces sentiments, et avec le plus profond respect, que je suis, etc.

91. DU MÊME.

Paris, 30 novembre 1770.



Sire,

Me voilà donc encore, puisque Votre Majesté le permet et même l'exige, rentré dans la lice métaphysique,b bien moins contre V. M.


a Voyez t. XXIII, p. 185, 193 et 195.

b Cette discussion philosophique rappelle celle qui eut lieu en 1737 et 1738 entre Frédéric et Voltaire, sur la liberté. Voyez t. XXI, p. 101, 102, 108 et suivantes, p. 142 et suivantes; t. XXIII, p. 227 et 232; et ci-dessus, p. 79.