<264> était principalement pour ménager le magasin, qui m'aurait manqué tout court, et la difficulté d'amener des convois d'ailleurs à travers un essaim de Cosaques, de hussards et de troupes légères. La ville a été prise d'assaut en moins de deux heures; je n'en étais éloigné que d'une marche. Après ce coup, il faudra une armée pour chaque forteresse. Je ne puis point remettre les affaires dans cette province, à moins du secours de Platen. Un exprès venu de Colberg, et qui en est parti le 2, prétend qu'après la jonction de Platen au prince de Würtemberg il avait entendu, en revenant ici, un feu comme celui de deux armées qui se livrent bataille, et que le feu allait en s'éloignant de Colberg. Vous pouvez penser si cela me tranquillise, et si j'attends en tremblant les nouvelles de ce qui s'est passé. Peut-être que ce n'a été qu'une affaire d'arrière-garde; je le souhaite. Buturlin attend peut-être le succès de cet événement pour se déterminer, soit pour la Vistule, soit pour l'Oder. Si tout va bien en Poméranie, j'espère que peut-être il y aura moyen de redresser les affaires de Silésie. Pour les vivres de la Saxe, c'est une bagatelle que d'y amasser des magasins et tout ce qui est nécessaire; si les choses vont bien ici, et que j'y puisse venir, vous n'avez qu'à me dire ce qu'il vous faut, et je me fais fort de vous le procurer. J'y subsisterais, s'il le fallait, avec votre armée et la mienne; mais ces coquins du directoire de la guerre vous trompent, parce qu'ils sont tous corrompus par les Saxons. Ce n'est pas entre Meissen et Torgau qu'il faut prendre les vivres, mais cet hiver on les tirera de Freyberg, de Chemnitz, du Voigtland, de Leipzig et de la Thuringe. J'en parle par connaissance de cause, et vous pouvez vous en fier à ma parole. Mes troupes, si je puis y aller, feront vivre les vôtres toute l'année prochaine, et les payeront ....