<87>

13. A LA REINE-MÈRE.

Potsdam, 10 juin 1747.



Madame,

Je prends la liberté d'envoyer quelques fruits à ma très-chère maman, enhardi par la bonté qu'elle a eue de recevoir les précédents. Hier mon frère Henri m'a causé une belle peur; heureusement que j'en ai été quitte à si bon marché. Nous étions à ma vigne, et le soir, en nous mettant à table, le morceau d'un cadre de tableau se détache, et lui tombe sur la tête.a Il n'en porte par bonheur qu'une petite égratignure; mais avant que de savoir de quoi il était question, ma très-chère maman se représentera facilement l'angoisse où j'ai été. Je pars demain au soir pour Brandebourg, et de là le lundi pour Magdebourg, où je m'expédierai en hâte pour me mettre ensuite bientôt aux pieds de ma très-chère maman, la suppliant de me croire avec la tendresse la plus respectueuse, etc.

14. DE LA REINE-MÈRE.

Monbijou, 12 juin 1747.



Monsieur mon très-cher fils,

Vous m'envoyez les plus beaux fruits du monde, mon cher fils, et d'un goût excellent. Je vous rends mille grâces, de même que de


a Voyez t. XXIV, p. 322.