<X>lieutenant-général, par brevet du 22 juin 1742, et, le 27 mai 1756, général d'infanterie.

Le 17 novembre 1740, Frédéric plaça auprès du prince Guillaume son ami intime le général-major comte de Truchsess; mais la guerre qui survint bientôt après appela celui-ci à d'autres fonctions.

En janvier 1741, le Roi laissa à Breslau son frère Guillaume et son ami Keyserlingk, « pour éviter, dit-il lui-même, de les exposer aux dangers de la guerre. »a Mais plus tard, le prince se trouva toujours à l'armée, et il se distingua à Chotusitz, à Hohenfriedeberg, à Soor et à Lowositz. Il reçut, le 24 juin 1757, peu de jours après la bataille de Kolin, une lettre où Frédéric lui disait qu'il lui destinait le commandement de l'armée battue; cette armée devait être renforcée de plusieurs régiments et couvrir l'Elbe. Le prince, qui était alors au camp de Leitmeritz avec le feld-maréchal Keith, accepta ce commandement avec reconnaissance. Il eut, le 27 juin, dans ce même camp, une longue conversation avec le Roi, qui lui dit tout ce qu'il attendait de lui. On connaît la malheureuse issue de la campagne du prince, qui en a fait lui-même une relation circonstanciée.b Frédéric, de son côté, a raconté cette campagne dans une pièce inédite fort intéressante qu'il dressa à Leitmeritz, où il la finit le 1er août 1757. Elle est intitulée : Raisons de ma conduite militaire depuis la bataille de Prague. Voici le jugement que Frédéric y porte sur le prince : « Mon frère, dit-il, a de l'esprit, des connaissances, le meilleur cœur de l'univers, mais point de résolution, beaucoup de timidité, et de l'éloignement pour les partis vigoureux. » Lorsque le Roi revit son frère au camp de Bautzen, le 29 juillet, il lui témoigna son mécontentement avec assez de dureté pour que le prince crût devoir quitter l'armée.c Il se rendit à Dresde le 30, puis à Torgau, à Wittenberg et à Leipzig, enfin, le 13 novembre, au château d'Oranienbourg, dont le Roi lui avait fait présent en 1745. L'année suivante, il forma le projet d'aller faire la campagne, comme volontaire, dans le corps d'armée commandé par le feld-maréchal de Lehwaldt; mais le Roi l'en fit dissuader par le comte de Finckenstein (lettre à ce ministre, Grüssau, 24 mars 1758). Le


a Voyez t. XVII, p. 94, et t. XXII, p. 80.

b Relation de ce qui s'est passé à l'armée commandée par le Prince de Prusse depuis le 27 juin jusqu'au 29 juillet 1757. Cet écrit se trouve en tête des éditions spéciales de la correspondance du Prince de Prusse avec le Roi son frère à l'époque en question, éditions que nous citons à la fin de cet article. Voyez aussi t. IV, p. 150-154.

c Voyez ci-dessous, p. 161-163.