<XXII> d'inspirer cette correspondance. Enfin, les lettres politiques écrites de Saint-Pétersbourg par le prince Henri, dans les années 1770 et 1771, n'étant en général que des rapports peu variés sur les affaires expliquées et recommandées dans celles du Roi, nous en avons élagué beaucoup, pour montrer plus immédiatement le souverain lui-même, ses desseins et l'habileté avec laquelle il savait les réaliser.

Notre but est de donner ici la correspondance amicale et familière du Roi et du prince; cependant il est bien difficile, ou plutôt il est impossible de faire le départ des lettres d'affaires d'avec celles qui ne concernent que les relations d'amitié et de famille. Il se peut donc que notre recueil renferme plus d'une pièce appartenant en apparence à l'histoire militaire et politique plutôt qu'à celle de la vie morale de Frédéric et de ses rapports avec ses parents. Mais ce qui nous justifiera, c'est d'abord la difficulté de la classification à faire, puis l'impossibilité de séparer complétement le souverain et le soldat de l'homme et du frère. La guerre et la politique tenaient une grande place dans la vie des deux illustres correspondants, mais, au milieu même des préoccupations des affaires, ils ne laissaient pas de parler dans leurs lettres de tout ce qui concernait la famille.

Outre les suppressions dont nous avons parlé, et qui ne portent que sur des choses dénuées de tout intérêt littéraire, nous n'avons omis qu'une lettre au Prince de Prusse, une au prince Henri, et, dans deux autres lettres de Frédéric à ce dernier, quelques passages dont nous avons marqué la place par des points.

V. LETTRES DE FRÉDÉRIC A SON FRÈRE LE PRINCE FERDINAND. (6 mars 1750 - 7 août 1786.)

Le prince Auguste-Ferdinand, quatrième fils de Frédéric-Guillaume Ier, naquit à Berlin le 23 mai 1730. Frédéric le nomma colonel le 28 juin 1740, et lui donna le 34e régiment d'infanterie, en garnison à Ruppin; ce régiment n'a pas eu d'autre chef jusqu'à sa dissolution, en 1806. Au mois de mai 1756, le prince Ferdinand parvint au grade de général-major. Son brevet de lieutenant-général est du 3 décembre 1757. Le Roi y mit les mots suivants : « Wegen der bei allen Gelegenheiten, absonderlich in gegenwärtigem Kriege erwiesenen Bravour und  »