<5>On sait que cette ligne s'éteignit en 1332,b par la mort de Waldemar II.c L'empereur Louis de Bavière, qui régnait alors, regardant la Marche comme un fief dévolu à l'Empire, le donna à son fils Louis, qui fut le premier de la sixième race. Cet électeur eut trois guerres à soutenir : l'une, avec les ducs de Poméranie, qui envahissaient la Marche-Ukraine; l'autre, avec les Polonais, qui ravageaient le comté de Sternberg; et la troisième, contre un imposteur, qui prenant le nom d'un Waldemar, frère du dernier électeur de la maison anhaltine, se fit un parti, s'empara de quelques villes, mais fut enfin défait. Ce faux Waldemar était le fils d'un meunier de Belitz. Louis le Romain1 succéda à son frère; et, comme il mourut de même sans enfants, son troisième frère, Othon, lui succéda. Ce prince était si pusillanime, qu'après la mort de son frère il vendit, en 1373, l'Électorat, pour deux cent mille florins d'or, à l'empereur Charles IV, de la maison de Luxembourg, qui ne lui paya pas même cette somme modique.a Charles IV donna la Marche à son fils Wenceslas, qui voulut l'incorporer à la Bohême, dont il était roi.

Après la mort de Wenceslas, Sigismond, de la même maison, reçut l'Électorat. La Nouvelle-Marche, que l'ordre Teutonique avait conquise sur l'électeur Jean, et qu'Othon le Long avait rachetée, fut de nouveau aliénée à cet ordre. Sigismond, ayant besoin d'argent, vendit cette province aux Chevaliers, en 1402. Josse succéda à Sigismond; on prétend qu'il empoisonna son


1 Ce surnom lui fut donné parce qu'il était né à Rome.

b 1322.

c Le Roi a tiré ce renseignement d'une compilation manuscrite, faite par un littérateur de ses amis et intitulée Enchaînure chronologique de l'histoire de Brandebourg (Ms. boruss. in-4°, n° 127, de la Bibliothèque royale de Berlin), et qui indique comme sources Brottuff, Angelus et Sebaldus. On sait que la famille d'Anhalt ne compte qu'un Waldemar, et qu'elle s'est éteinte en septembre 1320.

a Le marché se conclut dans le camp établi sous les murs de Fürstenwalde, le 15 août 1373; l'Électorat fut cédé à Charles IV, non pas pour la somme de deux cent mille florins d'or, mais bien pour six cent mille, dont le margrave Othon a été exactement payé. Ce que l'alinéa suivant renferme d'inexact sur l'histoire de la maison de Luxembourg, peut être facilement constaté au moyen des ouvrages postérieurs à ceux qu'a consultés le Roi.