<97>de Hanovre, Ernest-Auguste, et sœur de George, qui depuis devint roi d'Angleterre.

L'électrice Dorothée en voulait plutôt aux biens qu'à la vie de ce prince : on assure que le Grand Électeur s'était déterminé, sur ses sollicitations, à faire un testamenta par lequel il partageait toutes les acquisitions qu'il avait faites pendant son règne, entre ses enfants du second lit. Le parti autrichien se servit habilement de ce testament pour indisposer le nouvel électeur contre la France : l'Empereur s'engagea d'annuller cette disposition paternelle, à condition que Frédéric III lui rendît le cercle de Schwiebus; nous verrons dans la suite de cette histoire, comment cette convention s'exécuta.

L'avénement de Frédéric III à la régence fut l'époque d'une nouvelle guerre; Louis XIV en fut l'auteur. Il demandait quelques bailliages du Palatinat comme devant revenir à Madame d'Orléans; il se plaignait de l'injure que les princes allemands lui avaient faite de se liguer à Augsbourg contre la France; il déclarait que son honneur était engagé à soutenir l'élection que les chanoines de Cologne avaient faite du prince de Fürstenberg, à laquelle l'Empereur mettait opposition.

Cette déclaration de guerre fut soutenue par des armées. Le maréchal de Duras prit Worms, Philippsbourg et Mayence; le Dauphin fit en personne les siéges de Mannheim et de Frankenthal; presque tout le cours du Rhin passa en moins d'une campagne sous la domination française.

L'Électeur, qui chargeait la France de tous les chagrins que sa belle-mère lui avait donnés, à cause qu'elle avait engagé Frédéric-Guillaume, par des raisons d'intérêt, dans le parti de Louis XIV, était rempli d'une haine aveugle pour tout ce qui était français. Les partisans de l'Empereur nourrissaient soigneusement ce prince dans cette disposition, dont il ne pouvait résulter pour eux que des avantages; ils la fomentaient encore en créant


a L'original de ce testament se trouve à Vienne, mais la copie vidimée en est conservée à Berlin. Il est daté de Potsdam, le 16 janvier 1686, et fut envoyé à Vienne le 21-31 janvier, pour obtenir confirmation de l'Empereur; elle lui fut accordée le 10 avril 1686. Nous donnons ici les trois dates exactes, telles que nous les ont fournies les documents.