<XXXV>clarer ces pièces apocryphes, et par conséquent à les supprimer, à partir des Considérations sur l'état de la Russie sous Pierre le Grand jusqu'aux Matinées royales et aux Dernières pensées du grand Frédéric. Il y faut aussi ajouter un Commentaire sacré sur le conte de Peau d'âne nommé par erreur dans les Souvenirs de Thiébault au lieu du Commentaire théologique de dom Calmet sur Barbe bleue. Jusque dans la liste officielle des manuscrits trouvés à la mort de Frédéric, et dans le catalogue de ceux que possédait son secrétaire de Catt, se sont encore glissés divers écrits apocryphes. D'autres manuscrits se sont perdus avant que ces deux collections aient été déposées aux archives. La tragédie intitulée Alexis, achetée au secrétaire Villaume, n'est autre que la tragédie d'Irène, dernier ouvrage dramatique de Voltaire : le Roi l'avait demandée à la famille du poëte, et elle lui avait été envoyée avec la permission autographe du préfet de police, datée du 6 janvier 1778, qui autorisait la représentation et l'impression de cet ouvrage.

Les fac-similé ajoutés à chaque série, montreront comment Frédéric orthographiait la langue dans laquelle il écrivait.

Le magnifique monument littéraire élevé à la mémoire de ce grand prince par Sa Majesté Frédéric-Guillaume IV, satisfaisant à la fois aux exigences du goût et de la science, restera comme un témoignage de la sagesse et des lumières du monarque régnant; il témoignera en même temps de la haute perfection à laquelle l'art typographique est parvenu de nos jours.

Si ce n'était point une témérité de dire, en terminant, quelques mots sur notre position individuelle, nous ajouterions qu'en choisissant hors de son sein l'homme auquel une œuvre de cette importance allait être confiée, l'Académie des Sciences, qui doit son existence à Frédéric le Grand, a fait preuve d'impartialité et de justice. Nourri des ouvrages de ce prince, et initié par seize ans d'étude aux travaux qu'exige l'édition qui s'exécute, professeur lui-même d'histoire de Prusse et historiographe de la maison royale de Brandebourg, l'Éditeur ose croire que nul plus que lui n'était en droit de consacrer son dévouement à cette