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1 Les services considérables que mes ancêtres ontrendus à cette maison, et qui n'ont point été récompensés, et même payés d'ingratitude, demandent absolument que je m'assure d'avance d'un gage de reconnaissance de la part d'une cour pour laquelle je suis prêt de tout sacrifier, et de garantir la succession de toutes mes forces.

Mon intention est donc que, dès que vousaurez appris que mes troupes sont entrées en Silésie, vous demandiez d'abord une audience particulière au duc de Lorraine et que vous lui exposiez de bouche fidèlement tout le contenu de cette dépêche, en l'assurant de ma part que, connaissant par l'expérience que mes ancêtres en ont faite, l'irrésolution de la cour de Vienne, il a fallu, sans la consulter auparavant, prendre cette route, pour son propre bien et surtout celui, du duc de Lorraine, que je chéris et estime infiniment, etpour l'amour duquel je me suis porté à cette démarche hardie, en coupant court à tous les délais d'une négociation longue et infructueuse, dans une affaire où il ne s'agit pas moins que du salut de l'Europe, de celui de la maison d'Autriche, et de la fortune du duc de Lorraine.

Si l'on veut de moi à ce prix-là, on pourra s'attendre sincèrement aux plus grands efforts que je ferai pour la conservation des tristes débris de cette maison, et pour mettre la couronne impériale sur la tête de ce prince.

Mais si on nem'accorde pas purement et simplement ce que je demande, je m en lave les mains et je me verrai forcé, quoiqu'à regret, de prendre parti ailleurs, et nous verrons comment la cour de Vienne se tirera d'affaire, et comment elle pourra se conserver malgré moi, et encore moins parvenir au but qu'elle se propose.

Car de quelque côté qu'elle se tourne, elle n'en sera jamais quitte sans faire quelque sacrifice, et si elle prend le parti désespéré de se jeter entre les bras de la France, aux dépens de la liberté de l'Europe, elle peut être assurée qu'il y a déjà un plan tout dressé pour l'empêcher d'une manière qui pourrait entraîner sa destruction totale.

Il faudra bien faire sentir ce dernier article au duc de Lorraine, puisque je prévois que ceux qui ont possédé la confidence de feu l'Empereur, et qui sont capables des conseils les plus désespérés et les plus violents, ne manqueront pas de remuer ciel et terre pour précipiter la cour de Vienne dans un précipice où elle se perdra sans retour.

Il s'agit donc de prendre promptement un parti à Vienne, sans vouloir m'amuser, ou sans se faire de fausses illusions, puisqu'il faut absolument que je sache où j'en suis avec ces gens-là.

Si le duc de Lorraine le trouve à propos, vous pouvez, vous expliquer sur le même ton envers les ministres de laconférence et ceux



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