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189. AU CONSEILLER PRIVÉ D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 6 décembre 1740.

Mittheilung von dem bevorstehenden Einmarsch in Schlesien, seinen Motiven und den nach Wien geschickten Anerbietungen..... „Vous détaillerez donc soigneusement tout ce qui est dessus à la Princesse-Régente, au duc de Brunswick, au feldmaréchal, comte de Münnich, au comte, d'Ostermann, aussi bien qu'aux autres ministres du cabinet, en leur exposant les motifs qui m'ont fait agir, et le but salutaire que je me propose .... Je me promets surtout de la pénétration et de l'amitié de la Princesse-Régente, aussi bien que des liens du sang, qu'elle voudra bien entrer dans ces vues pour l'intérêt réciproque de nos deux États, et qu'elle employera son crédit et son autorité à la cour de Vienne pour la porter à y consentir également.

Il faut que vous employiez tout votre savoir-faire à mettre le feld-maréchal comte de Münnich dans mes intérêts dans cette importante affaire, et vous n'épargnerez ni protestations ni reconnaissance ni caresses pour me le rendre favorable. Vous pouvez l'assurer que, si par son au et qu'il porte la Régente à se porter à mes vues, qui dans le fond ne tendent qu'aux véritables intérêts de la maison d'Autriche aussi bien que de la Russie, je disposerai non seulement en faveur du susdit feld-maréchal et de toute sa postérité mâle et femelle du bailliage de Biegen, que j'ai déjà donné ordre de confisquer et qui rapporte plus de 5000 écus, mais que j'en ferai autant du comté de Wartenberg en Silésie, pour le transporter sur le feldmaréchal de Münnich et à sa postérité à perpétuité.

Vous tâcherez aussi de faire goûter au comte d'Ostermann et aux autres ministres du cabinet tout ce que je viens de vous dire ci-dessus, en les portant à faire agir efficacement leur ministre à la cour de Vienne pour la porter à conclure sans délai avec moi sur le pied proposé.

Les arguments pour fair voir à ces ministres le solide intérêt que la Russie trouvera dans ce plan ne vous manqueront pas, et, en effet, quelle alliance pourrait être plus avantageuse et plus formidable pour la Russie que celle que je viens de proposer entre elle et moi, conjointement avec la cour de Vienne et les Puissances maritimes, puisque cela nous mettrait en état les uns et les autres de ne plus craindre personne, mais de donner la loi à tout le reste de l'Europe.

Vous pouvez leur laisser entrevoir également à quels terribles inconvénients on s'exposerait, si l'on me voulait pousser à bout et me forcer à me ranger d'un autre côté et à prêter l'oreille à des propositions les plus flatteuses qu'on m'a déjà faites, mais que je refuserai constamment, tant que je verrai encore un brin d'espérance solide de faire agréer mes idées.