<42>Sanction Pragmatique, au roi de Suède surla succession de la maison de Hesse dans ce royaume, quoiqu'elle le tienne fort secret, et que tant d'autres puissances font tous les jours en faveur de successions qui d'ailleurs ne sont nullement de leur ressort, ni pour en connaître et encore moins pour en décider. Tout le monde sait ce que tant de respectables puissances ont fait autrefois par rapport au fameux traité de la partage de la monarchie d'Espagne, aussi bien que dans celui de la quadruple alliance, et que, dans le casdont il s'agit maintenant, le roi d'Angleterre, Charles II, a garanti, par un traité solennel de l'an 1660, à feu mon bisayeul, l'électeur Frédéric-Guillaume, la succession de Juliers et de Bergue. Ces exemples, et tant d'autres qu'on pourrait alléguer, autoriseraient du reste la bonne volonté d'une cour amie et portée à faire plaisir, de passer une garantie en faveur d'un prince dont elle peut attendre des marques d'une reconnaissance bien réelle, si on avait seulement les mains libreslà-dessus. J'espère que vous ne manquerez pas de faire valoir toutes ces raisons et d'autres, que la connaissance que vous avez des affaires de ce pays-là vous suggèrera, pour porter le duc de Courlande et le comte d'Ostermann à faire agréer à l'Impératrice le premier article secret, tel qu'il est couché dans le projet d'alliance.

Mais je me flatte surtout que, quand vous aurez lâché ce que j'ai promis réciproquement au duc de Courlande, il changera de langage, et qu'il ne voudra point perdre une si belle occasion pour s'assurer, pour lui et pour toute sa maison, à jamais la possession d'une dignité et d'un pays, sujette à bien des revers et des révolutions sans l'appui d'une puissance limitrophe, et en état de l'y maintenir contra quoscunque. Aussi n'est-ce qu'à ce prix-là que je puis accorder cette garantie, ce que vous ferez bien sentir au duc de Courlande, et j'attends avec impatience le succès de vos nouvelles remontrances.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.


64. AU CARDINAL DE FLEURY A ISSY.

Wésel, 9 septembre 1740.

Monsieur mon Cousin. Il ne fallait pas moins à Camas pour être bien reçu qu'une lettre de votre part. Je sens un véritable plaisir en les recevant, et je les lis avec la satisfaction qu'elles doivent causer naturellement, d'autant plus qu'elles me servent de gages de votre bonne santé, à laquelle toute l'Europe doit s'intéresser.

J'ai lu le mémoire que vous m'avez adressé. Quoique les raisons ne m'aient pas paru toutes alléguées dans leur force qu'on pouvait employer en ma faveur, je me flatte cependant qu'un temps viendra où elles vous paraîtront dans toute leur évidence. Il ne se peut point que vous ne trouviez une grande différence entre l'alliance de l'Électeur