<49>favorable de la cour de Vienne pour ce qui regarde sa concurrence au payement de la rente de 80,000 et de celle de 20,000 florins par an sur la Meuse1, dette liquide et juste s'il jamais en fut, puisqu'elle a été solennellement reconnue pour telle par le traité debarrière, même sans notre intervention.

Malgré tout cela, on nous a renvoyé d'une manière inouie, comme vous savez vous-même, d'un temps à l'autre, sous toutes sortes de prétextes les plus frivoles, sans qu'il y ait eu moyen d'obtenir l'ouverture des conférences, proposées pour cet effet à la Haye.

La cour de Vienne a su fort habilement en faire tomber la faute sur la république de Hollande, et celle-ci en a renvoyé la balle à la première, de sorte que cela paraît un jeu concerté ensemble pour éviter d'entrer dans une liquidation où l'on sait bien qu'il faudra me satisfaire au bout du compte.

Mais comme, avec tous les égards et tous les ménagements possibles que j'ai pour l'Empereur, il serait pourtant criant qu'on veuille continuer avec moi le même train sur cela, vous devez déclarer que je me flatte à juste titre de l'amitié et de l'équité de Sa Majesté Impériale qu'elle voudra bien, à mon avénement au trône, me donner cette marque de son attention et ordonner qu'onprocède sans plus de délai et de détour au règlement de cette affaire, qui sans cela ira comme une boule de neige à la fin, en grossissant toujours des considérables sommes d'argent qui me sont légitimement dues là-dessus, à mesure qu'on en veut reculer ou différer la liquidation. Qu'il faudra tôt ou tard en venir-là, puisqu'on ne saurait me frustrer pour toujours d'une prétention de cette importance.

Que je laisse à considérer à la cour impériale si tout autre à ma place aurait attendu si longtemps à se laisser renvoyer d'une année à l'autre, sans voir jamais une fin à tout cela.

Vous ne manquerez point d'en parler sérieusement aux ministres entre les mains desquels est cette affaire maintenant, et de solliciter qu'on vous donne au plus tôt une réponse favorable là-dessus.

Federic.

H. de Podewils.

Nach der Ausfertigung.


75. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Magdebourg, 22 septembre 1740.

Monsieur de Podewils. J'ai appris, par votre mémoire secret du 10 de ce mois, ce quele marquis de Valory vous a insinué touchant la disposition de sa cour de conclure avec moi une étroite alliance, et d'y faire accéder la Suède et le Danemark. Quoique il ne faille pas le rebuter par un refus précipité, vous connaissez mes sentiments sur ce



1 Vergl. Droysen IV, 2, 29. 30.