<76>ce titre donnerait une nouvelle force au droit de possession de la Silésie à Votre Majesté.

Il s'agit enfin de savoir si, pour produire ce plan, on veut attendre et voir venir la cour de Vienne d'elle-même, ou si, pour savoir où l'on est, le ministre de Votre Majesté à Vienne doit pressentir naturellement là-dessus le duc de Lorraine, ou tel autre à qui le pouvoir suprême est remis dans la conjoncture présente, et dont il faudrait en mêmetemps demander, sans lui laisser le temps de biaiser, une réponse catégorique, et mettre pro conditione sine qua non la prise de possession, dès à présent, de toute la Silésie, ajoutant qu'en refusant cette offre, Votre Majesté se trouverait obligée d'écouter et d'accepter les propositions qu'on pourrait Lui foire d'un autre côté.

Si l'on accepte à Vienne, et même avant que l'on le fasse positivement, on pourra leur laisser entrevoir qu'en cas d'acceptation, Votre Majesté se concerterait avec les Puissances Maritimes et la Russie, aussi bien qu'avec le collége électoral, pour consolider le plan de relever la maison d'Autriche de sa chûte, de faire tomber sur la tête du grand-duc de Lorraine la dignité impériale, et de conserver le reste de tous les États de l'Allemagne à la famille impériale, et que ce serait le seul et unique moyen de conserver en quelque façon la maison d'Autriche, de lui procurer la continuation de la dignité impériale, et d'empêcher le démembrement de tous ses États, dont elle est menacée, surtout en Allemagne.

Dès que le plan sera goûté, il faudra le faire agréer aux Puissances Maritimes et à la Russie, faire valoir à l'une et l'autre le grand et important service que Votre Majesté rendra par là à la cause commune, au salut de l'Europe et à la conservation de son équilibre, dans celle d'une maison qu'on a opposée seule jusqu'ici contre celle de Bourbon.

Et au cas que la cour de Vienne ne voulût point écouter raison là-dessus, il faudrait encore travailler à faire goûter ce plan aux Puissances Maritimes, et tâcher de porter la première par les dernières à s'y rendre, sans commencerpar aucune voie de fait.

Il faudra surtout faire sonner bien haut auprès des Puissances Maritimes le grand sacrifice que Votre Majesté fait de Ses droits de succession sur Juliers et de Bergue, en faveur de la maison d'Autriche, droits qui ont causé tant de jalousie et d'ombrage à la république de Hollande, et quidans la maison d'Autriche ne peuvent que fortifier la possession de celle-ci dans les Pays-Bas, et rendre, par conséquent, la barrière de l'État d'autant plus forte contre la France.

Et comme, selon toutes les apparences, la dernière fera une levée de boucliers pour déconcerter cesmesures, et pour se venger surtout de Votre Majesté, en appuyant en même temps les droits de la maison de Bavière et ses vues pour la dignité impériale, il faudra faire comprendre à la cour de Vienne, à celle de Russie et aux Puissances Maritimes la nécessité d'une étroite alliance offensive et défensive, pour