476. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BRESLAU.

Camp de Reichenbach, 29 août 174I.

Monsieur. Je vous suis bien obligé de la lettre du maréchal de Belle-Isle que vous venez de me communiquer. Vous aurez vu par les ordres que j'ai donnés à mon ministre à Francfort que tout y est spécifié de la façon que le désire le maréchal de Belle-Isle.

Quant aux armées françaises qui vont en Bavière, ne pourriez-vous point disposer les choses de façon que la tête de ces troupes, jointe <315>aux Bavarois, commençât d'abord ses opérations, immédiatement après son arrivée, sans attendre le dernier? car vous devez, marquer au maréchal de Belle-Isle que mon armée, ayant tenu la campagne depuis le mois de novembre de l'année passée, ne pourra camperque jusqu'à la fin d'octobre, et que, passé ce mois, il lui faut de nécessité des quartiers d'hiver; ainsi, en commençant vers le 10 de septembre, je pourrais faire la clôture de la campagne par les siéges de Neisse et de Glatz, faire entrer une partie de mon armée par Glatz en quartiers dans la Bohême, et par Neisse dans la Haute-Silésie et Moravie.

Quant aux Saxons, je me conforme entièrement aux désirs du Cardinal, et, bien loin de m'opposer à ses vues, je m'y conformerai toujours. Que le Cardinal fasse tel usage de mon alliance qu'il le trouvera utile à la France, je serai content; mais quant au partage de la Saxe, il me semble qu'en lui donnant une partie de la Bohême, avec la Haute-Silésie jusqu'à la ville de Neisse, pourrait lui suffire; qu'on laisse à mon cher Électeur la Bohême de l'autre côté de l'Elbe et NB. la Moravie, si l'on me laisse Glatz pour me couvrir des Saxons et Neisse pour me garantir contre leurs mauvais desseins, je passerai par tout ce que vous jugerez à propos. Notez que Glatz et Neisse ont toujours appartenu à la Basse-Silésie. Cette affaire pourrait même applanir les difficultés touchant Ravenstein, à quoi je m'engage de renoncer, si vous arrangez les choses de cettefaçon.

Adieu, cher Valory, les doigts me démangent furieusement, mais j'attendrai encore quelques jours, après quoi il faudra pourtant en venir au dénouement de la pièce. Je suis votrefidèle ami

Federic.

Nach dem Facsimile in den Mémoires des négociations du marquis de Valory, Bd. II. Eigenhändig, das Datum von Eichels Hand.