509. AU GRAND-MAITRE DE L'ARTILLERIE BARON DE SCHMETTAU [A LINZ].

Camp de la Neisse, 16 septembre 1741.

Le mouvement que je viens de faire avec mon armée du camp de Reichenbach jusqu'ici, auprès de la Neisse, a été cause que je n'ai pu recevoir qu'hier lavôtre en date du 27 du passé. J'y ai vu avec une satisfaction extrême ce que Son Altesse Électorale a bien voulu vous assurer de nouveau sur mon sujet, et j'espère que, quand vous recevrez la présente, elle sera déjà informée de ce que je viens de faire sur de nouvelles tentatives que la cour de Vienne a faites par le canal du lord Hyndford pour me séparer des intérêts de l'Électeur, ce qui le convaincra sans doute de mon amitié constante etinébranlable envers lui, et que ni offres ni intrigues ne me feront jamais départir de lui. Je suis charmé d'apprendre qu'on ait suivi vos bons conseils touchant les opérations à faire, et je ne doute pas qu'à l'heure qu'il est, on n'ait déjà commencé <337>à agir avec vigueur, selon votre plan, comme l'unique bonne chose pour rendre raisonnable la cour de Vienne. C'est dont j'attends de bonnes nouvelles avec impatience, pour Tégler mes mesures là-dessus. Quant au voyage prétendu que le maréchal de Belle-Isle doit faire à Vienne, vous ferez tout votre possible pour en approfondir le vrai ou le faux; je ne saurais m'imaginer que ce bruit soit fondé, mais nonobstant cela, la chose mérite trop mon attention pourque vous ne dussiez foire de votre mieux pour approfondir ce qui en est, et pour m'en faire part au plus tôt possible. Comme j'ai déjà tout réglé touchant les trois doubles courriers, selon que vous me l'avez proposé, j'espère qu'à l'heure qu'il est, toutes mes lettres et dépêches vous serontparvenues, et je trouve absolument nécessaire que vous accompagniez l'Électeur dans tous ses voyages, afin que je sois exactement informé de tout ce qu'on fait Au reste, j'approuve fort ce que vous venez de faire par rapport aux deux émissaires dont vous faites mention, et je vous tiendrai compte des dépenses que vous faites pour cela. J'attends le plus souvent de vos nouvelles et je suis etc.

Vous faites des merveilles, poussez, poussez votre pointe en avant.

J'ai voulu gagner le vieux camp de la Neisse, où était Neipperg avant-hier, Kalkstein a eu l'avant-garde, mais sa lenteur a fait manquer le coup, et le b .... autrichien m'a prévenu; je veux à présent passer la Neisse et chasser ces gueux d'Autrichiens jusqu'en Hongrie; Dieu nous en fasse la grâce: c'est ainsi que finissent les sermons français.

Fr.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.