533. AU COMTE DE HYNDFORD, MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE A NEISSE.

Von dem Obersten von Goltz.

ce 30 septembre, à 6 heures du soir.

Milord. J'espère que vous serez content de nous. Le Roi veut bien avoir patience jusqu'au retour de vos courriers,359-1 pour vous convaincre d'autant mieux qu'il agit de bonne foi, et qu'il fera tout ce qui dépendra de lui. Aussitôt que vous me donnerez bonne nouvelle, je vous apporterai l'écrit en question, contenant trois points:

1° que nous ne demanderons jamais que la Basse-Silésie, jusqu'à la rivière de Neisse, la ville inclusivement,

2° que nous n'agirons plus contre la Reine, ni contre aucun de ses alliés, et

3° que nous ne tirerons pas de contributions des États de la Reine.

En échange, le maréchal comte de Neipperg et vous, Milord, me donnerez un écrit que la Reine nous cède ledit pays pour jamais, de quelque manière que les choses puissent tourner.

Nous voilà donc d'accord! Car je ne crois pas qu'à Presbourg on connaisse assez peu ses véritables intérêts pour vouloir disputer sur la ville de Neisse. Mais, Milord, il faut que vous ne m'ayez pas bien compris, puisque vous ne voulez pas que nous prenions des quartiers hiver dans la Haute-Silésie. Nous ne pouvons faire autrement, quand même nous voudrions. J'ai eu l'honneur de vous dire que nous voulons bien cesser de faire la guerre, mais que nous ne voulons pas paraître d'avoir cessé de la faire. Or, ne point prendre de quartiers dans la Haute-Silésie, ne serait-ce pas déclarer à tout le monde que nous en sommes convenus ou que nous sommes des imbécilles? Vous comprenez vous-même que nous ne pouvons faire autrement, quand même nous pourrions loger notre armée autre part, ce qui ne se peut absolument pas. Qu'importera-t-il à la Reine qu'une partie de notre armée ait le couvert et les fourrages ici, puisque nous promettrons de ne point demander des contributions? Et, au bout du compte, on ne saurait nous empêcher de prendre quartiers et contributions, à moins de nous battre <360>deux ou trois fois, ce qui n'arrivera sûrement point. C'est un article sur lequel nous ne pouvons nous relâcher pour couvrir nos bonnes intentions, et, par conséquent, pour le propre bien de la Reine. Je vous dirai bien plus: c'est que, quand nous serons tout d'accord, il ne faut pas pour cela cesser de tirer de temps en temps quelques coups de pistolet. Nous serons tout tranquilles sans faire un seul pas en avant, mais de votre côté, il faut que vos hussards viennent quelques fois nous inquiéter, enlever quelques chariots et faire de petites hostilités pareilles. Bref, pourvu que la ville de Neisse soit accordée de la manière que vous savez, tout sera fait, car pour ces misérables quartiers, j'espère que vous ne m'en parlerez plus. Nous ferons quelques mouvements, mais que cela n'inquiète M. le Maréchal; il verra bien lui-même que ce n'est rien. Suffit que je vous dise que nous attendrons le retour de vos courriers. J'ai l'honneur d'être plus que personne au monde votre très humble et très obéissant serviteur

Goltz.

Nach einer von Neipperg eingesandten Abschrift Un K. K. Haus- Hof- und Staatsarchiv zu Wien.



359-1 Die Rückkehr des von Hyndford nach Pressburg geschickten Couriers erfolgte am 4. October.