560. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A SCHNELLENWALDE.

Camp de Schnellenwalde, 18 octobre 1741.

Monsieur. Je viens de voir ce qui vous a plu de me représenter touchant le changement des dispositions du roi d'Angleterre par rapport à la neutralité, et les demandes qu'il fait avant de conclure.

Je ne manquerai point de faire faire des représentations énergiques au roi d'Angleterre, afin qu'il s'avise de ne changer point aux conditions qu'il a offertes lui-même à Sa Majesté Très Chrétienne pour obtenir la neutralité pour ses États d'Allemagne, quoique je ne puisse faire ces représentations d'un ton si impératif comme il semble que vous le désirez, étant obligé de parler d'une manière convenable avec mes pareils.

Quant à l'armée française de M. Maillebois, les raisons que vous alléguez me paraissent bien solides, que le défaut des fourrages pourrait empêcher cette armée de repasser le Rhin, et qu'elle serait donc obligée de prendre ses quartiers d'hiver dans les États et évêchés de l'électeur de Cologne. Je me promets pourtant de l'amitié de Sa Majesté le Roi votre maître que son armée ne chargera aucunement mes provinces de Clèves et de la Westphalie, ni de quartiers d'hiver ni de fournissement de fourrages, leur état ne permettant absolument d'en être chargé, quoiqu'elles tâcheront d'aider l'armée de M. de Maillebois autant qu'il leur sera possible, selon les ordres que j'ai donnés à mes gouverneurs et à mes chambres de guerre de ces provinces. Je suis avec bien de l'estime et de considération, Monsieur, votre très affectionné

Federic.

Nach dem Concept.