595. AU GRAND-ECUYER DE SCHWERIN ET AU MINISTRE D'ÉTAT DE BROICH A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.

Charlottenbourg, 20 novembre 1741.

Ayant considéré que l'affaire de l'élection d'un empereur commence à traîner, et qu'il est à craindre par là que non seulement les dispositions en faveur de l'électeur de Bavière pour la dignité impériale ne se puissent altérer, mais que même, en reculant un ouvrage si salutaire, les affaires publiques, au lieu de tirer à une fin désirée, ne se puissent brouiller d'une manière à n'en savoir plus sortir sans un bouleversement total du système de l'Empire, ma volonté est que vous devez travailler de toutes vos forces, en employant le savoir-faire des ministres de mes amis, afin que l'affaire de l'élection d'un empereur s'achève au plus tôt possible. Vous devez même déclarer en mon nom au collége électoral, dans des termes convenables mais énergiques, combien il est nécessaire, tant pour la cause commune que pour le salut et la conservation de la chère patrie, de procéder incontinent à l'élection d'un empereur, de manière qu'encore avant la fin de l'année tout soit achevé; et que, pour en venir à bout, il est d'une nécessité indispensable de passer cette fois sur toutes les formalités qui pourraient reculer cette affaire, en réservant néanmoins à chacun des princes électeurs ses droits et prérogatives. Il y va absolument du salut de l'Allemagne de couper court et de ne pas laisser la moindre perspective à ceux qui pensent d'obtenir leur <409>but pernicieux en trainant l'élection. J'attends votre rapport détaillé de l'impression que cela aura fait au collège électoral, et si l'on a lieu d'espérer qu'avant la fin de cette année nous aurons un Empereur. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.